L’hyperplasie bénigne de la prostate concerne la très grande majorité des hommes de plus de 60 ans et jusqu’à 80% des hommes de plus de 80 ans.

  • Il s’agit d’une augmentation progressive de la taille de la prostate qui s’accompagne de symptômes urinaires plus ou moins gênants.
  • Le traitement de première intention est médical. Lorsque les médicaments ne suffisent plus, que les symptômes urinaires deviennent trop gênants ou qu’une complication en rapport avec cette pathologie est constatée (rétention urinaire), une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

La chirurgie de l’hyperplasie bénigne

On peut estimer qu’environ 1 homme sur 3 sera opéré d’une HBP dans sa vie ce qui représente environ 60 à 70 000 interventions par an en France à l’heure actuelle (source CNAM).

  • Les techniques chirurgicales de références sont représentées par la résection trans-urétrale de la prostate (RTUP) et l’adénomectomie prostatique par voie sus-pubienne (lorsque la prostate est trop volumineuse pour une RTUP).
  • Ces interventions donnent de bons résultats fonctionnels mais présentent des risques et une morbidité non négligeables qui se traduisent par des durées de séjour moyennes en France de 4 à 6 jours pour la RTUP et jusqu’à 12 jours pour l’adénomectomie (source ATIH 2011).

La morbidité de ces interventions est très largement majorée par la prescription d’anticoagulants ou d’antiagrégants plaquettaires dans la période péri-opératoire : augmentation significative des complications hémorragiques et de la durée de séjour.

  • Les patients sous anticoagulants représentent à l’heure actuelle plus de 30% des patients opérés d’HBP et doivent donc être pris en charge avec des techniques adaptées.

De nouvelles techniques utilisant le laser comme source d’énergie en remplacement du courant électrique utilisé pour la RTUP sont désormais disponibles.

  • Elles permettent de traiter tous les volumes prostatiques par les voies naturelles et de diminuer de manière très significative les complications hémorragiques et les durées de séjour (48h en moyenne).
  • Pour les patients sans co-morbidité significative ces interventions peuvent être réalisées en ambulatoire.

La chirurgie au laser

Au CHU de Bordeaux, nous avons pu évaluer plusieurs techniques laser et avons choisi de  pratiquer l’HOLEP qui permet d’obtenir un résultat anatomique parfait avec des preuves d’efficacité sur le long terme (études publiées avec plus de 10 ans de recul).

© France 3 Aquitaine

La technique HOLEP

L’énucléation prostatique HoLEP reproduit, par voie endoscopique, l’adénomectomie chirurgicale, qui reste à ce jour la technique de référence (résultats fonctionnels sensiblement meilleurs que la RTUP sur le long terme).

  • Cette technique permet de traiter par voie endoscopique (par le canal urinaire et sans incision) des volumes prostatiques pouvant atteindre 200g avec des durées opératoire acceptables.

La longueur d’onde de ce laser est idéale pour l’énucléation (pénétration tissulaire très faible) évitant de surchauffer et d’endommager les tissus environnants.
D’autre part, l’hémostase est nettement supérieure à celle obtenue en RTUP et par adénomectomie permettant de traiter des patients sous antiagrégants plaquettaires (sans interruption de leur traitement) et de diminuer la durée d’hospitalisation.

L’expérience du CHU de Bordeaux

Plus de 500 patients ont été opérés avec cette technique et les résultats (qui ont été évalués de manière systématique) ont mis en évidence une durée moyenne de séjour abaissée à 1,5 jours.

Plus de 70 patients ont également été traités en chirurgie ambulatoire.